Gradhiva n° 33
«Wampum : les perles de la diplomatie»
Au tout début du XVIIème siècle, alors que la France établit sa présence coloniale en Amérique du Nord-Est, les wampums – petites perles cylindriques en coquillage, appelées « porcelaines » par les Français – deviennent des objets d’échange cruciaux entre Européens et nations autochtones. Déjà porteurs de fonctions sociales et politiques chez les peuples autochtones – notamment chez les Iroquoiens qui les utilisent pour sceller la parole donnée par des colliers et des ficelles de perles – les wampums sont rapidement intégrés dans les échanges diplomatiques et servent à négocier alliances et traités avec les nouveaux arrivants.
Cette publication retrace l’exposition « Wampum : les perles de la diplomatie en Nouvelle-France » présentée au musée du quai Branly-Jacques Chirac du 8 février au 15 mai 2022. L'exposition éclaire une histoire de plus de quatre siècles, retraçant l’évolution des significations des wampums au fil des bouleversements politiques et culturels en Amérique du Nord-Est. S'appyant sur les plus anciens exemplaires conservés en France et portée par un dialogue entre communautés abénaki, huron-wendat, haudenosaunee et chercheurs français, l’exposition revisite les traditions autochtones, l'adaptation des Européens à ces usages, la mythologie iroquoienne ainsi que le monde amérindien des XVIIème au XIXème siècles. Elle explore également le rôle contemporain des wampums, non seulement comme objets de musée, mais aussi dans les créations artistiques, les cérémonies et les revendications autochtones d’aujourd’hui.
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Crédits photo : © musée du quai Branly–Jacques Chirac, photo Patrick Gries.
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