La revue consacre un dossier spécial à l’histoire et à la collection du « Cabinet de curiosités et d’objets d’art » de la bibliothèque municipale de Versailles, aujourd’hui en grande partie déposée au musée du quai Branly - Jacques Chirac. Les articles de ce numéro proposent une analyse renouvelée de l’histoire de ce cabinet et de ses collections variées, dans le cadre des recherches menées par le musée du quai Branly-Jacques Chirac sur les collections royales d’Amérique du Nord, dispersées entre plusieurs institutions.

Constituée sous l’Ancien Régime et enrichie au fil des siècles, cette collection reflète les échanges entre la France et ses anciennes colonies en Amérique, Afrique, Asie et Océanie, tout en témoignant de l’intérêt scientifique et éducatif de l’époque. La revue revient sur les étapes de sa constitution, depuis son rôle pédagogique initial jusqu’à son intégration dans les saisies révolutionnaires, et retrace la trajectoire de ces objets dans les collections publiques, depuis leur regroupement au château de Versailles jusqu’à leur dispersion entre plusieurs institutions, dont le musée du quai Branly-Jacques Chirac et la bibliothèque municipale de Versailles.

S’appuyant sur les travaux de chercheurs et les études menées dans le cadre du projet CRoyAN, ce dossier explore :

• la provenance des objets,
• leur contexte de collecte historique,
• et les nouvelles perspectives offertes par les analyses matérielles et les collaborations avec les communautés autochtones.

Prolongeant l’exposition « La Curiosité d’un Prince » présentée en 2021 à la bibliothèque municipale de Versailles, la revue propose un éclairage inédit sur les acteurs ayant contribué à la création de cette collection d’exception. Elle met en lumière le rôle de ces objets dans l’histoire des cabinets de curiosités, la dispersion des collections royales lors de la Révolution et la constitution des musées en France au début du XIXème siècle.

À travers l’étude de l’histoire des collections, de leur muséographie et conservation, cette publication contribue à une meilleure compréhension de l’évolution de ces biens, qualifiés aujourd’hui d’ethnographiques, au sein du patrimoine national, tout en enrichissant les recherches sur les échanges culturels et scientifiques entre la France et ses territoires ultramarins sous l’Ancien Régime.